L’anticléricalisme comme un Talion à la haine d’une partie de l’Eglise

Durant des siècles, et encore aujourd’hui, les religions ont exercé leur pouvoir sur des sociétés entières et marquent profondément les ruptures au sein encore de nos sociétés.

Les discours civilisationnels de l’extrême droite et sa phobie récurrente et obsessionnelle de la chrétienté et du « grand remplacement » qui la menacerait en est l’exemple parfait et d’actualité.

Laquelle extrême droite, toutes tendances confondues est donnée par les sondages aux élections européennes à venir autour de 40 %, après que dame Le Pen ait réalisé un score de 41,45 % aux dernières présidentielles.

Si si l’anticléricalisme était la réponse opportune ?

Ne faut il pas être dur avec les durs ?

L’anticléricalisme n’est finalement que l’expression d’une protestation contre ce pouvoir de l’Église, une réponse du Talion.

On l’oublie souvent, mais c’est Carnaval qui fut, il y a des siècles, la première “manifestation de masse ” anticléricale. L’aspect anticlérical de Carnaval s’estompe désormais totalement au profit de l’aspect purement festif et surtout au profit de l’aspect commercial.

La tradition des manifestations anticléricales s’est toutefois maintenue.

On ne les compte plus depuis « l’anti concile ” qui s’est tenu à Naples en 1870, parallèlement au concile officiel du Vatican à Rome.

On peut rapprocher de ces protestations joyeuses des “ gay pride” et surtout la tradition des banquets du “ vendredi-dit-saint ” par toute une série de libres penseurs qui profitent de cette fin du carême des uns pour en faire les agapes des autres.

L’anticléricalisme fait l’objet de nombreuse certaines critiques, essentiellement de son agressivité et sa vulgarité.

Suivez mon regard, ces cul bénits et autres pisses froid visent souvent là, le journal anticlérical par excellence, je parle naturellement de Charlie Hebdo.

La caricature, la satire, l’humour, sont des arts légitimes – quoique difficiles – dans le cadre d’une polémique. “ A bas la calotte !” est un slogan abrupt. Oui, mais n’est-ce pas dans la nature de tout slogan que de résumer, de fixer, une position en une seule phrase percutante ?

Une autre série de remarques pointe la faible capacité théorique de l’anticléricalisme : on manquerait de fond.

Il existe en particulier une attitude de diabolisation – c’est un comble ! – du catholicisme qui consiste à s’opposer systématiquement à tout ce qui est catholique, à rien que ce qui est catholique, sans développer d’arguments autres que l’affirmation péremptoire. Cette attitude s’appuie avec suffisance sur la seule certitude d’être approuvé.

Fort heureusement, il est encore droit de blasphémer, enfin ici en France et ailleurs, mais pas partout ailleurs, loin s’en faut.

D’autres critiques portent sur l’usage de la violence. On connaît des exemples de violences anticléricales lors d’épisodes de la Révolution française, de la Commune et de la guerre d’Espagne.

Mais n’oublions pas de contextualiser les périodes historiques. La violence cléricale fut elle-même une réalité pendant des siècles. La violence fut souvent la réponse à la violence. Mais pour des laïques il ne saurait y avoir de culpabilité collective ou héréditaire.

Les grands socialistes comme Jules Guesde et Jean Jaurès furent conscients du leurre politique que pouvait être le combat exclusif mené par les républicains radicaux contre l’Eglise catholique. Le premier choisit de rester à l’écart. Le second apporta un soutien sans faille à Aristide Briand dans son œuvre de séparation. Il souhaitait régler au plus vite la “ question laïque” pour s’attaquer à la “question sociale”.

Malgré une tendance au fétichisme, le combat contre les bien-pensants de toutes les époques a su développer ses raisons et donc une certaine légitimité. Mais il a aussi ses limites. Il n’est ni une philosophie ni une raison de vivre. Il est une critique alimentée par les actes de l’adversaire. Il s’exprime dans des écrits de circonstance qui, quelle que soit leur éventuelle qualité, sont toujours au niveau d’une riposte.

Alors, nous serons moins anti cléricaux quand l’Église fera le ménage avec sa frange fasciste de l’Opus Dei et autres déviances, car le Christ était probablement Juif et gauchiste, mais ça c’est une autre affaire !

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