2024, point de bascule fasciste mondial ?

Lorsque l’on écoute nos politiques, essentiellement de droite, mais pas uniquement, l’on est frappé par leur manque de vision ou plutôt leur aveuglement narcissique.

« Gouverner c’est prévoir » aurait dit l’haïssable Thiers en 1846. L’expression a été reprise depuis de part et d’autre à moult reprises.

Et pourtant.

Ci et là d’Edouard Philippe à François Bayrou en passant par Bruno Lemaire, Xavier Bertrand, Gérald Darmanin et de nombreux autres, l’on a l’impression que tous, y compris parfois à gauche François Hollande ou dans un autre registre François Ruffin, s’imaginent avoir « une fenêtre de tir » (en ces temps belliqueux le terme est mal choisis j’en conviens mais me paraît bien dire ce qu’il veut dire) pour 2027.

Que c’est loin 2027.

C’est certes dans trois ans mais c’est aussi à des années lumières.

Années lumières tout simplement parce que le monde est en 2024 en lévitation, à son point de bascule, cette fameuse balle de match qui au tennis qui peut permettre à l’un des joueurs de remporter la coupe.

crédit photo : à qui de droit

La guerre en Ukraine qui en est à sa troisième année, dont l’on ne connais pas véritablement l’issue et notamment de la probabilité toujours présente et malheureusement forte d’une victoire de la Russie, par l’usure des forces ukrainiennes auxquelles l’aide des pays amis tarde à arriver ou arrive par saccades ou bien par KO par l’emploi criminel de l’arme atomique « tactique » comme dit le Kremlin, pour dévaster le champ de bataille, ou encore par l’explosion, plus volontaire qu’autre chose de Zaporijjia ou autre site nucléaire civil. Déjà l’usage d’armes NRBCe chimiques semble avoir été de grande ampleur par les armées Russes.

Et après quid de l’invasion de la Moldavie, de la Pologne où de tout autre pays par les forces du mal Poutiniennes.

Et puis surtout l’on ne connais pas – encore – le résultat des élections européennes à venir dans quelques semaines où partout l’extrême droite progresse et menace en son essence et sa gouvernance directement l’Union Européenne.

D’une extrême droite qui en France qui se maintien au delà des 40 %, selon tous les sondages, après avoir réalisé un score de plus de 42 % aux deuxième tour des dernières présidentielles. Qui en Italie défile et défie les rues de Milan en chemises noires bras tendues et ainsi de suite.

Qui en Espagne, le parti VOX revendiquant sa filiation franquiste et en appelle à un retour des « valeurs du Caudillo » et de la Phalange avec son crie de ralliement « viva la muerte »…

Et enfin, qu’adviendra t’il au soir du 5 novembre prochain, de l’autre côté de l’Atlantique ?

Une victoire, malheureusement envisageable, pour ne pas dire probable à cette heure de Trump ne conduira t’elle pas à l’effondrement « de l’Occident », avec en ligne de mire la Chine qui patiente pour « reprendre » Taiwan ?

Trump a déjà annoncé que s’il est élu, il s’occuperait en priorité de l’immigration avec une séries de mesures agressives à l’endroit des étranger. Et de parler alors l’expulsion envisagée de 11 millions d’immigrés avec l’aide de la garde nationale et de l’armée. Il se susurre même ci et là, l’idée de la mise en place de « camps de concentrations » pour étrangers, de criminalisation de l’avortement, d’incarcération de Joe Biden. Les scenarii catastrophes ne sont que des scenarii alarmistes, mais le fait même de les envisager dit quelque chose de long sur l’état de fracture avancée des Etats-Unis.

A cet instant même, les Université américaines, tout comme les nôtres, sont en proies à des contestations, un peu à l’image de celles lors de la guerre du Vietnam, avec le soutien au peuple palestinien et des évacuations de grévistes manu militari dont notamment au sein du campus d’UCLA.

Souvenons nous d’ailleurs que mai 68 a commencé par mimétisme avec les facs américaines et l’opposition à la guerre du Vietnam. Certes les étudiants du moment ne sont pas les maoïstes de 68 mais peu importe finalement si la dialectique est différente, la forme ne ressemble t’elle pas, même si comparaison n’est pas raison ?

Tiens oui et Israël, sous l’emprise d’un pouvoir d’extrême droite qui ne veut pas entendre parler de la Palestine et qui commet, dixit l’ONU un probable génocide dans les territoires occupés. Ces deux États tels que définis par la résolution 194 de l’ONU en 1948, puis ensuite par une séries d’accords, dont les accords d’Oslo II signés en 1995 qui éclatent !

Tout semble écrit, les élections présidentielles chez nous en France et l’accident démocratique majeur avec l’élection confortable de Marine Le Pen.

Mais tout est trop lisses, trop préparé, trop prévisible.

Qu’en sera t’il de demain, le Président Macron va t’il pouvoir encore durant près de trois ans continuer ainsi à passer à marche forcée à coup de 49.3 des lois régressives et anti sociales ?

Ne va t’il pas être contraint face à un FN-RN écrasant le parti présidentiel aux européennes de dissoudre l’Assemblée Nationale ?

Et que se passerait t’il alors derrière un accord Renaissance – LR avec une majorité et un premier Ministre LR ou une majorité FN-RN et en vide abyssal Bardella premier Ministre qui nous éviterait probablement dame Le Pen par la suite, tant l’effondrement économique, social et des libertés serait brutal ?

Mais cela aurait quel prix pour nos compatriotes d’origine maghrébine ?

Parce que derrière le slogan du FN-RN pour les européennes qui est « défendons le drapeau, la France d’abord, l’Europe ensuite » ne nous y trompons pas c’est bien un parti d’extrême droite qui est là, parce que défendre « la préférence nationale » n’en déplaise à quiconque c’est bien une idée de facto d’extrême droite.

Le parti de Marine Le Pen demeure l’héritier de toutes les traditions de l’extrême droite. Du temps de la fondation en 1972 où François Brigneau, ancien milicien, et Roger Holeindre, ancien de l’OAS, Pierre Bousquent, ancien SS de la division Charlemagne encadraient Jean-Marie Le Pen en héritiers de « l’Action Française » et des Ligues des années 30 aux Poujadistes des années 50 et autres factieux de l’Algérie française.

Le FN-RN qui depuis le départ fût conçu comme un outil de dédiabolisation et normalisation « d’Ordre Nouveau » ce groupuscule qui utilisait la croix celte reliée dans un rond comme emblème.

Mais faut il obligatoirement en passer par là ?

Le « on a pas essayé » est il un chemin incontournable, la voie unique ?

Bien malin qui peut dire.

En attendant, renforcer les forces d’une gauche des possibles telles le Parti Socialiste, les Verts, le Parti Communiste, Place Publique et j’en oublie semble être non pas une nécessité mais une exigence dans cette Vème République à bout de souffle dont l’élection au suffrage universel direct du Président de la République ne résiste pas à la vindicte post vérité des réseaux dits sociaux qui crachent leurs venins et leur haines à longueur de temps.

Et si l’on regardait nos voisins. En Espagne par exemple, l’on y vote souvent, presque trop souvent diraient certains, à l’opposé de chez-nous mais au moins la dissolution est un thermomètre et non une dissuasion.

Laisser un commentaire

Site Web créé avec WordPress.com.